Actualités, patrimoine et découvertes locales
Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier. Un nom à rallonge qui sent bon les histoires anciennes, les terres agricoles et les clochers qui se répondent d’un coteau à l’autre. On y arrive souvent par hasard, et on y revient par attachement. Situé au croisement des chemins entre Montmélian, Chambéry et Albertville, le village s’étend doucement, entre Isère, lac, coteaux viticoles et bocages préalpins.
Ici, la Savoie se fait rurale, vivante, et discrètement vibrante. Ce blog est né d’une envie : mettre en lumière ce territoire que nous habitons au quotidien, avec ses repères, ses particularités, ses petites histoires et ses évolutions. Non pas pour en faire un décor figé ou de carte postale, mais pour parler du présent et du proche avec précision, simplicité et attachement.
Ce qui frappe à Coise-Saint-Jean, c’est l’équilibre : une commune agricole, habitée, traversée par des familles installées depuis longtemps comme par de nouveaux arrivants en quête d’espace et de rythme plus doux. Le lac Saint-André à deux pas, les balades dans les vignes du cru de Savoie Abymes, les vues sur le Granier ou Belledonne selon la lumière : tout cela compose une toile de fond, bien réelle, mais toujours changeante.
La commune rassemble plusieurs hameaux et lieux-dits, chacun avec son nom, ses repères, son clocher ou sa fontaine. Et c’est cette mosaïque que nous avons voulu explorer ici : non pas en faire l’inventaire, mais proposer un fil conducteur, une lecture sensible et documentée de ce qui fait Coise-Saint-Jean aujourd’hui.
Derrière les murs en pierre, les granges rénovées et les anciens pressoirs, il y a l’histoire d’un territoire rural traversé par les grands mouvements de la Savoie : passage du royaume au département, révolution agricole, exode rural, modernisation, retour à la terre. Chaque pierre ou presque pourrait raconter un siècle.
Sur les hauteurs, les anciens chemins muletiers témoignent d’un temps où l’on se rendait à Chapareillan à pied, ou où les foires rythmaient la vie des vallées. Dans l’église ou la petite chapelle Saint-Jean-Baptiste, les détails architecturaux racontent les influences venues d’Italie ou de Lyon. Et dans les archives, on retrouve des recensements, des actes de notaires, des noms qui traversent les siècles, toujours présents dans les sonnettes des maisons actuelles.
Nous travaillons régulièrement à documenter cette mémoire. Pas par nostalgie, mais parce qu’elle éclaire le présent : pourquoi tel quartier porte ce nom, pourquoi ces cultures, pourquoi ces tensions parfois entre développement et préservation. L’histoire, ici, n’est pas un décor : c’est une clé de lecture.
Coise-Saint-Jean n’est pas un village-musée. Il bouge, se transforme, avec ses écoles, ses commerces de proximité, ses projets communaux. Des producteurs s’installent, des circuits courts se structurent, et de nouvelles formes d’habitat ou d’énergie voient le jour.
Ce que nous aimons, c’est observer ce mouvement lent mais réel. Le nouveau plan local d’urbanisme, les réflexions sur la mobilité douce, les efforts pour conserver les chemins de randonnée et les haies, tout cela raconte une commune qui s’interroge et agit. Et c’est bien ce que nous voulons partager ici : les évolutions, les initiatives, les débats parfois, toujours dans une optique constructive.
Le marché du vendredi, les rendez-vous associatifs, les balades organisées ou les animations portées par les habitants montrent que l’esprit de village existe encore, mais qu’il se réinvente. Il ne s’agit pas de revenir en arrière, mais de composer avec ce que nous avons : un territoire riche, des savoir-faire, et un tissu social à cultiver.
La géographie de Coise-Saint-Jean invite à sortir. Que l’on parte du centre, du lac ou des bords de l’Isère, les sentiers ne manquent pas. Et ils racontent autant qu’ils offrent un point de vue. L’ancien moulin, la passerelle sur le ruisseau, les coteaux couverts de vignes ou les champs de noyers : chaque détour est une occasion d’apprendre, d’observer, de sentir ce qui fait l’identité d’un lieu.
Nous proposons régulièrement ici des idées de balades, avec un soin particulier pour l’accessibilité (familles, personnes âgées, cyclistes), le respect de la nature, et la mise en valeur de petits patrimoines souvent oubliés. Pas besoin de monter à 2000 mètres pour ressentir l’altitude : il suffit parfois d’un chemin entre deux haies, d’un banc à l’ombre d’un pommier, ou d’un point de vue sur les Bauges au soleil couchant.
Un lavoir, un four à pain, une croix de chemin, une haie ancienne ou un cadran solaire : ce sont souvent les détails qui disent le plus. À Coise-Saint-Jean comme dans d’autres villages de Savoie, ces éléments sont partout, mais menacés par l’oubli, les aménagements rapides ou l’érosion du temps.
Nous avons à cœur de les documenter, de les montrer, d’en raconter l’histoire quand elle est connue, ou d’en imaginer l’usage à partir de ce qu’il en reste. Ce travail n’est pas une simple valorisation : il permet de mieux habiter un lieu, de savoir ce que l’on foule, ce que l’on transmet, ce que l’on peut préserver sans muséifier.
Cela passe aussi par des rencontres avec des habitants, des artisans, des élus, des associations. Là encore, notre approche reste simple : faire le lien, faire circuler l’information, redonner de l’attention à ce qui ne fait jamais la une mais construit le quotidien.
Depuis la création du blog, nous suivons de près les dynamiques locales : jardins partagés, cantine scolaire bio, rénovation énergétique, accueil d’artisans ou d’artistes en résidence, circuits courts, compostage collectif. Rien de spectaculaire, mais beaucoup d’intelligence collective.
Ces projets sont souvent discrets, portés par des bénévoles ou des élu·e·s engagé·e·s, et pourtant ils changent concrètement la manière d’habiter ici. Nous cherchons à les relayer avec justesse, sans emphase mais avec conviction, car ils incarnent une autre manière de faire territoire.
Si notre point d’ancrage est Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier, notre regard s’élargit souvent à la Savoie dans son ensemble. Nous aimons arpenter les routes secondaires, découvrir d’autres communes rurales, comprendre les liens entre les vallées, les bassins de vie, les enjeux d’aménagement ou d’agriculture.
La Savoie n’est pas une carte postale figée entre montagnes et fromages. C’est une région pleine de tensions, d’inventivité, d’histoire et de défis. Parler de Coise, c’est aussi parler de ces enjeux plus larges : urbanisation, préservation des terres agricoles, économie locale, tourisme durable, lien intergénérationnel.
Nous avons créé ce blog parce que nous croyons à la force du local. Pas comme repli, mais comme point d’ancrage. Dans un monde saturé d’infos globales et de discours standardisés, il nous semble essentiel de prendre le temps de raconter ce qui se passe ici, à notre échelle, avec rigueur et bienveillance.
Il ne s’agit pas de tout dire, ni de tout savoir. Mais d’ouvrir une fenêtre, d’entretenir une attention, de proposer une lecture sensible et informée de notre quotidien partagé. Chaque article est une tentative, modeste mais sincère, de rendre compte de la richesse d’un territoire qui mérite d’être vu autrement.
Merci de votre lecture, et bienvenue dans ce voyage à travers Coise-Saint-Jean et la Savoie vivante.