Un regard sur l’évolution du Plan Local d’Urbanisme (PLU) à Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier

Pourquoi s’intéresser au Plan Local d’Urbanisme ?

Pour les non-initiés, le Plan Local d’Urbanisme peut sembler une abstraction administrative. Mais en réalité, c’est un outil clé au cœur de la vie d’une commune. Adopté par le conseil municipal, le PLU définit les grandes lignes de l’aménagement d’un territoire : où peuvent se développer de futurs logements, quelles zones sont protégées pour l’agriculture ou la nature, comment maintenir l’équilibre entre construction moderne et préservation du patrimoine rural.

À Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier, avec ses paysages rythmés par les vignes et les collines, cette réflexion prend une dimension toute particulière. Comment préserver le charme de notre village tout en s’adaptant aux réalités actuelles : hausse démographique, demande en logements, défis environnementaux ? Le PLU se trouve au cœur de ces questions.

Une révision engagée pour répondre aux enjeux contemporains

Notre commune a engagé dernièrement une révision de son PLU, une étape qui s’inscrit dans un moment charnière. Le document en vigueur, approuvé en 2016, avait pour vocation de structurer l’aménagement sur plusieurs années. Mais, comme dans toute commune vivante, les besoins évoluent, tout comme les contraintes réglementaires (l’urgence écologique ou les exigences législatives nationales). Il devenait donc essentiel de réviser ce schéma pour qu’il colle davantage aux enjeux actuels.

Les priorités des nouvelles orientations

• Limitation de l’artificialisation des sols : Adopter des pratiques plus vertueuses face à l’étalement urbain est une priorité clairement affichée. À Coise, cela signifie repenser le développement pour préserver nos précieuses terres agricoles et nos espaces naturels. Le PLU révisé insiste sur la densification des zones déjà urbanisées.
• Préservation des espaces agricoles : Avec ses 158 hectares de vignes situées au cœur de l’appellation Vin de Savoie, Coise a une responsabilité forte envers son terroir. Les parcelles agricoles les plus fertiles ou emblématiques du paysage doivent conserver leur état originel, une exigence intégrée dans le document révisé.
• Développement maîtrisé des logements : La population de la commune a augmenté sensiblement depuis une dizaine d’années, passant d’environ 1 147 habitants en 2010 à près de 1 300 aujourd’hui. Pour répondre à la pression immobilière, le PLU prévoit des zones constructibles ciblées et intègre des logements diversifiés, notamment à destination des jeunes familles et des séniors.

Une concertation avec les habitants : la clé d’un PLU réussi

Ce qui marque particulièrement l’évolution du PLU dans notre village, c’est l’importance donnée à la concertation. L’équipe municipale a multiplié les initiatives pour inclure les habitants dans la démarche. Réunions publiques, boîtes à idées, ou encore marches exploratoires sur le terrain : chacun a pu contribuer à une réflexion collective.

Cette méthode participative n’est pas qu’un symbole. Elle a fait émerger des propositions concrètes, parfois inattendues : certains habitants voulant par exemple développer des circuits doux pour relier les futurs quartiers résidentiels aux vignes ou au centre-bourg, ou encore préserver un vieux moulin en périphérie comme témoin historique.

Un exemple marquant de ces échanges est l’attention portée à la question de l’eau. Sujet sensible dans notre région, notamment avec les sécheresses estivales de plus en plus fréquentes, la gestion des ressources hydriques sera cruciale. Les participants aux discussions ont exprimé leur souhait de voir plus d’espaces végétalisés permettant de stocker l’eau de pluie, plutôt que des sols imperméabilisés.

Le défi du zéro artificialisation nette d’ici 2050

La loi Climat et Résilience, adoptée en 2021, a imposé aux communes françaises de réduire drastiquement leur artificialisation des sols. L’objectif ? Atteindre le “zéro artificialisation nette” d’ici 2050. Cela signifie que toute surface construite devra être compensée par une renaturation équivalente.

À Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier, ce défi est complexe mais inspirant. La commune possède de nombreux espaces naturels et agricoles remarquables. Mais comment développer, même modestement, sans entamer ces précieuses ressources ? Le PLU intègre désormais cette contrainte, en misant sur une densité raisonnée et une optimisation des espaces déjà urbanisés.

Il faut aussi évoquer le “plan paysage” lancé à l’échelle de la Communauté de communes Cœur de Savoie, qui a inspiré le PLU local. Ce plan encourage les solutions innovantes pour réduire les impacts de l’urbanisation sur la biodiversité et les paysages. Cela passe par des mesures originales : intégrer des toitures végétalisées, favoriser des façades adaptées au climat du territoire, ou encore encourager une sobriété énergétique dans les nouvelles constructions.

Une vision à long terme, qui parle “patrimoine et futur”

L’un des aspects les plus enthousiasmants du PLU révisé de Coise est sa capacité à envisager l’avenir tout en restant enraciné dans son identité. Le terroir viticole est omniprésent, mais la commune ne cherche pas pour autant à freiner son développement. C’est une question d’équilibre.

Plusieurs grandes lignes se dessinent pour les décennies à venir :

1. Maintenir une qualité paysagère forte en interdisant les projets immobiliers ou industriels trop invasifs.
2. Soutenir les circuits courts et les initiatives locales (marchés agricoles, commerces de proximité) pour minimiser l’impact écologique des déplacements.
3. Développer des infrastructures favorisant les mobilités douces, comme des pistes cyclables reliant les villages alentour.

L’importance d’un PLU au service de l’identité locale

Au fil de notre enquête sur le PLU de Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier, une chose est apparue clairement : ce document est bien plus qu’un cadre administratif. C’est un récit, une projection de ce que nous voulons pour notre village et nos paysages. S’il sera ajusté au fil des années et restera un équilibre délicat entre préservation et modernité, il constitue aujourd’hui une boussole précieuse pour Coise, et une invitation à prendre soin de ce que nous avons de plus précieux : notre territoire.